Sujet très sensible, voire polémique, en tout cas souvent épidermique : quand on évoque le pardon, les réactions fusent ! « Quoi, moi, pardonner ça ? Mais pour qui me prends-tu ?! Ah ben c’est trop facile, on pardonne et celui qui nous a blessé/offensé/spolié s’en tirerait comme ça ?! »

Simplement, si on prend le temps d’y regarder de plus près, on voit que l’on ne parle pas seulement là de tendre l’autre joue, d’être un pleutre ni un amnésique. Ça fait un moment que je tourne autour de cette idée de la nécessité du pardon : je pense que savoir pardonner est un talent qui se cultive, et qu’il est à notre portée si on arrive à faire taire notre ego batailleur, revanchard et rancunier.

Une pensée qui résume bien l’enjeu : « Pardonne aux autres, non pas parce qu’ils méritent le pardon, mais parce que tu mérites la paix ».

Pardonner aux autres. Oui. Et avant tout à soi-même. Se libérer d’une inutile culpabilité tout en redressant la barre pour ne pas reproduire les mêmes errances demain. Se souvenir du bon, se guérir du poison.

Nous sommes parfois notre plus sévère juge et n’hésitons pas à nous infliger la perpétuité pour nos « crimes » : ce peut être un franc sentiment de culpabilité, mais aussi s’interdire l’accès à la réussite, au bonheur, à l’amour etc… Pour ce qui est de la culpabilité, essayons déjà un peu plus de douceur envers nous-même ?

Sommes-nous si terribles, si odieux qu’il faille nous pointer du doigt des années durant ? Ne pourrions-nous pas plutôt tendre la main à notre enfant intérieur, lui sourire et l’accueillir avec bienveillance, en relativisant ses fautes ? Et à partir de là, cheminer sereinement vers soi-même en lâchant ce qui nous semblait pourtant impossible à pardonner. On peut alors se concentrer sur autre chose, tourner la page de la rancœur,  s’ouvrir à demain.

Pardonner nous libère et nous affranchit d’énergies qui appartiennent au passé.

Aussi difficile que cela puisse paraître, chaque épreuve fait grandir, donc essayons d’analyser, comprendre et dépasser même les plus grandes injustices ou souffrances, plutôt que de se camper et s’arque-bouter dessus, ce qui ne fait que les nourrir et les maintenir vivantes.

Voici un extrait d’un très beau texte reçu de Loïc Le Meur, qui au-delà de sa réussite de serial entrepreneur dans le monde du business Internet, s’intéresse également au pardon dans sa pratique de la méditation :

Jack Kornfield (moine bouddhiste américain, auteur d’ « Une lueur dans l’obscurité ») explique que lorsque l’un de ses professeurs lui a appris la pratique du pardon, il lui a demandé : « Pourquoi ne pas essayer deux fois par jour pendant cinq minutes, et au bout de 6 mois, vous me direz où vous en êtes ? »

 

Jack a pardonné à lui-même et aux autres trois cent fois avant d’évaluer les effets de ce type de méditation. « Relâchez le passé. Pardonnez-vous. Pardonnez aux autres. Ne durcissez pas votre cœur ».

Je n’ai pas encore essayé pendant 6 mois, mais j’ai médité à plusieurs reprises dernièrement à l’aide de cette pratique. J’ai essayé de coucher dans mes notes matinales tout ce que j’ai fait dans ma vie pour lequel je devrais être pardonné – ce qui a pris 500 pages :-). Ensuite j’ai écrit des notes au sujet de ceux dont je me souviens avoir souffert et pourquoi.

 

« Il y a des événements dans votre vie que vous croyez être absolument impardonnables. Mais tôt ou tard, pour votre propre bien, votre cœur se rendra compte que vous avez besoin de laisser aller ». Cela vaut aussi bien pour ce que vous avez fait (votre culpabilité) que pour ce que les autres vous ont fait.

 

Je travaille à me pardonner moi-même et les autres. C’est une des plus puissantes pratiques de méditation que j’aie jamais utilisée. Je commence à me sentir si léger !

Il lie avec naturel cette expérience à son business et c’est tout à fait cohérent.

Parce que business et conscience sont liés et que nos progrès personnels ont aussi des répercussions au plan professionnel. Comment et pourquoi dissocier nos différents plans ? Ce sont bien les facettes d’un même diamant.

Et vous, avez-vous commencé à (vous) pardonner ? Quelles difficultés et bénéfices y trouvez-vous ?